Le conjoint d’une ex-policière de Laval a écopé mardi de 45 mois de taule pour avoir été pincé avec plus de 20 kilos de cocaïne et pour son affiliation à une organisation criminelle qui aurait importé près d’une tonne de cocaïne au Québec.
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«Il ne s’agit pas ici d’un dossier de basse importance en matière de trafic de stupéfiants. Au contraire, les quantités sont impressionnantes», a mentionné le juge Marc-André Dagenais, au palais de justice de Laval.
«La peine que je m’apprête également à imposer à monsieur est également un reflet de la gravité subjective de cette infraction et les circonstances particulières de celle-ci», a ajouté le magistrat.
Dans les instants qui ont suivi, Alex Lacasse a pris le chemin de la détention, sous les yeux de sa conjointe, qui était jusqu’à tout récemment policière à Laval.
Cela survient plus de trois ans après qu’une source eut transmis de l’information cruciale à son sujet à la police, qui a pu déclencher un projet baptisé Auxo.
Dans le cadre de l’enquête baptisée Auxo, des perquisitions avaient mené à la saisie de 170 000 comprimés d’opioïdes, de dizaines de kilos de cocaïne et de méthamphétamine en cristaux valant plus de 3,4 M$ sur le marché noir et 1,3 M$ en argent comptant. Ces stupéfiants et cette carabine d’assaut de type AR-15 ont été récupérés en juin 2022 par les policiers.
Photo fournie par le SPVM
L’enquête a ultérieurement mené à de nombreuses arrestations et saisies au sein d’une organisation criminelle. Elle exploitait un lucratif corridor de trafic de drogue entre Montréal et Toronto.
Environ 870 kg de cocaïne auraient été transportés au Québec par l’organisation criminelle durant l’enquête des policiers.
C’est dans cet immeuble de l’avenue Pothier à Montréal que l’organisation criminelle possiblement dirigée par Emmanuel Puthyra Roy (en médaillon) cachait son butin.
Montage Le Journal / Joël Lemay, Agence QMI et archives
Modus operandi
Quant à Lacasse, il a été retracé grâce à certains indices très précis transmis par l’informateur sur les véhicules qu’il utilisait pour faire sa sale besogne ainsi que sur son physique.
Selon des documents judiciaires, l’homme de 39 ans a été aperçu en train de se livrer à un modus operandi associé au trafic de stupéfiants: voitures se suivant en convoi, rencontres de courtes durées, déplacements fréquents, changement de véhicule et échanges de sacs.
Des surveillances physiques ont permis d’avancer qu’il utilisait la résidence d’une femme pour entreposer les stupéfiants.
Les policiers y ont recueilli plusieurs enveloppes contenant de la cocaïne et des balances.
«Le citoyen moyen n’a pas en sa possession 23 kilos de cocaïne», a tenu à souligner la procureure de la Couronne Karine Cordeau, devant le tribunal.
Suspension, puis démission
À l’arrestation de Lacasse en novembre 2022, il a été révélé que sa conjointe était policière, au grand dam de ses collègues.
Quand l’information s’est rendue aux oreilles de son employeur, elle a été suspendue et une enquête administrative a été déclenchée.
La police de Laval n’a pas souhaité émettre de commentaires au Journal, mais a confirmé que l’agente avait donné sa démission en février. Aucune accusation criminelle n’a été portée à son endroit.
Alex Lacasse et sa conjointe, à leur arrivée au palais de justice de Laval, mardi.
Photo Laurent Lavoie
Alex Lacasse, qui est nouvellement père, a reconnu sa culpabilité plus tôt cette année.
Mardi, le juge Dagenais a ordonné qu’il soit enregistré dans la Banque nationale de données génétiques (BNDG).
Cette dernière permet de faciliter le travail des enquêteurs à travers le Canada dans toutes sortes de dossiers, notamment pour identifier l’auteur d’un crime où l’on ne compte aucun suspect.
Il sera aussi interdit à Lacasse de posséder une arme pendant 10 ans.
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