Québec pourrait verser 300 M$ supplémentaires à Northvolt


Malgré les déboires financiers de Northvolt, il est toujours possible que le gouvernement Legault verse 297 M$ supplémentaires en capital-actions à la maison mère de l’entreprise suédoise. Québec devra injecter la somme dès le début des travaux construction de l’usine.

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Le ministère de l’Énergie, de l’Innovation et de l’Économie s’est engagé à verser 567 M$ en capital-actions à Northvolt (voir plus bas).

La somme représente «la conversion potentielle de deux débentures», admet le ministère dans un courriel.

«Une nouvelle débenture de 220 M$ US [297 M$ CA] pourrait être souscrite dans une phase de financement subséquente du projet, ce qui porterait à 420 M$ US [567 M$ CA] le montant investi sous forme de débentures convertibles», a admis le ministère de l’Économie.

À ce jour, une débenture de 270 M$ «a été souscrite», signale la porte-parole Félicia Nicole, assurant qu’elle n’a toujours pas été convertie en actions de l’entreprise.

Cependant, le contrat signé par le gouvernement Legault prévoit un deuxième versement en capital-actions.

Ce montant de 297 M$ doit être versé dès le début des travaux de construction.

Cette somme s’ajouterait ainsi aux 700 M$ déjà investis par les Québécois dans l’entreprise suédoise, soit 240 M$ pour l’achat du terrain, les premiers 270 M$ du gouvernement à la maison mère et un autre montant de 200 M$ de la part de la Caisse de dépôt et placement.

Le Parti libéral du Québec veut savoir si le gouvernement Legault versera les 300 M$ supplémentaires promis à Northvolt. Pour mettre de la pression, le Parti Québécois réclame un débat d’urgence sur les sommes investies et Québec solidaire demande que le gouvernement n’engage aucuns fonds publics supplémentaires dans l’entreprise et ses projets.

Le gouvernement du Québec et Northvolt refusent d’indiquer quand et pour quelles raisons l’argent sera transféré.

Difficultés financières

En raison de ses problèmes de liquidité, Northvolt effectue présentement une nouvelle ronde de financement. Elle cherche des investisseurs.

Le Journal a questionné la PDG d’Investissement Québec, Bicha Ngo, sur l’octroi des 300 M$ inscrits aux crédits budgétaires du gouvernement et aux livres de Northvolt. Elle a remis le fardeau entre les mains du ministère.

En entrevue lundi à Radio-Canada, Mme Ngo a affirmé «qu’à ce stade-ci, il n’y a pas d’intention d’injecter plus d’argent» dans la maison mère.

Le constructeur de batteries Northvolt a toutefois licencié 1600 employés en Suède ce lundi. Les créanciers ont également recours aux services de la banque new-yorkaise PJT Partners pour redresser l’entreprise.

La nouvelle ministre de l’Économie et de l’Énergie, Christine Fréchette, parle de «risque contrôlé».

Argent des Québécois

Or, ce couperet s’ajoute à la «macédoine» de mauvaises nouvelles qui touchent l’entreprise depuis quelques semaines, a signalé en entrevue la libérale Marwah Rizqy.

«L’argent des Québécois et les précieux blocs d’énergie ne sont pas du capital de risques, nous ne sommes pas à l’émission Dans l’œil du dragon», a signalé la porte-parole libérale en matière d’énergie, Marwah Rizqy.

La restructuration qui frappe l’entreprise inquiète à un point tel au Québec que le Parti Québécois a demandé un débat d’urgence sur la question à l’Assemblée nationale.

Projet au ralenti

Rappelons que les gouvernements fédéral et provincial ont annoncé des investissements de 7 G$ pour convaincre Northvolt de construire un mégaprojet au Québec.

C’est le ministre démissionnaire, Pierre Fitzgibbon, qui a signé ce «deal» pour le gouvernement Legault. Le contrat prévoit que soient déployés 2,9 G$, soit 1,37 G$ de capitaux et 1,5 G$ d’incitatif à la production.

Pour le moment, environ 60% des travaux de préparation du site sont exécutés afin d’accueillir ce bâtiment.

En plus des versements en capital-actions, Québec versera graduellement un prêt de 436 M$ qui sera pardonnable selon la concrétisation des engagements de Northvolt, comme, par exemple, avoir engagé un nombre précis d’employés.

Pour la suite, Northvolt fera une mise à jour de son projet cet automne. C’est à ce moment qu’elle confirmera les retards dans la construction de son usine de McMasterville et à Saint-Basile-le-Grand et l’implantation du deuxième bâtiment. Le ministre démissionnaire Pierre Fitzgibbon a avancé un retard possible de 15 à 18 mois.

– Avec la collaboration de Francis Halin

Valeur des investissements en capitaux de 1,37 G$ du gouvernent du Québec dans Northvolt:

• Un investissement en capital-actions de 567 M$

• Un prêt pardonnable de 436 M$ en fonction de l’atteinte d’engagements pris par l’entreprise

• Un prêt remboursable de 367 M$

Sources: Crédits budgétaires 2024-2025

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