L’intimidateur Pierre Poilievre | Le Journal de Montréal


Les conservateurs ont beau clamer que leur chef Pierre Poilievre n’importe pas la rhétorique du chef républicain Donald Trump, ses déclarations récentes ne laissent pas beaucoup de doute sur son style.

À ses débuts, ce type d’effet de toge pouvait paraître comme stratégique, une manière d’attirer les projecteurs sur lui. La technique a fonctionné. Ses coups de gueule répétés lui ont permis de gagner la chefferie de son parti, puis de se hisser au sommet des sondages.

C’est donc depuis qu’il est chef que Pierre Poilievre agit ainsi. Rappelons qu’Alain Rayes avait claqué la porte du parti en septembre 2022 en déplorant la dégradation du «discours», qui est «malheureusement devenu toxique», «irrespectueux à bien des égards», «hargneux», «haineux, et même menaçant à certains moments».

Poilievre expulsé du parlement

Rappelons qu’en avril dernier, Pierre Poilievre fut expulsé du parlement pour avoir traité le premier ministre de wacko, cinglé. «Quand mettrons-nous fin à cette politique cinglée et à ce premier ministre cinglé?» avait scandé M. Poilievre.

Hypocrite, vendu, cinglé

Au sujet du ministre de l’Environnement Steven Guilbault: «Le ministre cinglé de la taxe carbone Stéphane Guilbault qui veut bannir les camions, les routes et les pailles en plastique pendant que les libéraux légalisent le crack et l’héroïne.»

Pour lui, Jagmeet Singh est un vendu, un escroc, un hypocrite…

Exagération, insulte, grossièreté, slogans creux…

«La taxe sur le carbone est une menace existentielle à l’économie canadienne et au mode de vie des Canadiens, au point d’engendrer une famine massive et de la malnutrition…»

Définition de famine: «Manque presque total de ressources alimentaires dans un pays, une région, aboutissant à la mort ou à la souffrance de la population.» On ne peut nier que des citoyens ont des difficultés à joindre les deux bouts, mais tout ce qui est exagéré devient insignifiant. On se souvient tous du Biafra… Une famine au Canada, franchement.

Il répète tant et plus que les Canadiens à court d’argent se précipitent aux banques alimentaires pour réclamer l’aide médicale à mourir. Sérieusement.

Or, maintenant qu’une victoire lui semble à portée de main, on se demande pourquoi Pierre Poilievre ne change pas de ton pour élever le débat et peut-être, par le fait même, séduire de nouveaux électeurs…





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